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Peut on envisager une 'vaccination' du palmier dattier contre le Bayoud
هل ممكن تطعيم النخيل ضد مرض البيوض ؟


Palmier dattier. Bayoud


Peut on envisager une 'vaccination' du palmier dattier contre le Bayoud
هل ممكن تطعيم النخيل ضد مرض البيوض ؟


Dans ce bulletin N° 13 (Novembre 2012), il est question d'évoquer les voies possibles de lutte contre le Bayoud, fusariose vasculaire à Fusarium oxysporum f.sp.albedinis. (champignon dans les sols des palmeraies du Maghreb) et qui détruit le palmier dattier (Phoenix dactylifera L.).

Palmier dattier. Bayoud

Est il possible d'envisager une 'vaccination' des palmiers ? Les éléments de réponse seront présentés lors de la soutenance publique d'une thèse de Doctorat programmée 09 Novembre 2012 à Agadir, Maroc.
Lorsqu'il s'agit de vaccin, cela suppose un lien avec la santé de l'Homme ou d'un animal. Mais quand il s'agit d'une plante pérenne, cela interpelle et soulève des questions. Nous parlons ici du palmier dattier (Phoenix dactylifera L.) et d'une maladie fongique qui a laissé couler beaucoup d'encre, la maladie du Bayoud. On attribue à cette fusariose la perte de 10 millions de palmiers dattiers au Maroc dès la fin du 19ième siècle où ce pays était exportateur de meilleures dattes. Peut être on a 'gonflé' trop l'impact du Bayoud, car il existe d'autres contraintes pesant sur le palmier comme la sécheresse, le vieillissement des palmeraies et le manque d'intérêt. Tout le monde s'est rallié sur une lutte génétique contre la maladie, sachant que la lutte chimique est non envisageable. En effet, il existe sur le terrain des variétés résistantes qui sont malheureusement de qualité médiocre.
Les programmes d'amélioration génétique tendent à allier les traits d'une bonne qualité fruitière et la résistance au Bayoud. De temps à l'autre les recherches scientifiques menées dans ce secteur viennent avec des nouveautés. La soutenance publique d'une thèse de Doctorat d'un chercheur, Monsieur Dihazi Abdelhai, programmée le 9 Novembre 2012 à Agadir, Maroc, laissera poser plus de questions sur l'immunisation de jeunes palmiers contre le Bayoud. De quoi s'agit-il ? et Comment ?.

Etudiant doctorant

- Résumé de la thèse

Il s'avère que l'injection dune molécule proche de l'aspirine (acide acétylsalicylique), à savoir l'acide salicylique, tout court, augmente les moyens de défense des jeunes palmiers contre le champignon causant la maladie du Bayoud.

acide salicylique

Voilà ce qu'on peut lire sur l'acide salicylique: Ce produit est naturellement synthétisé par certains végétaux (comme le Saule ou la Reine-des-prés ). Il est rencontré surtout dans les fruits, sous forme estérifiée de salicylate de méthyle. L'acide salicylique peut agir comme un signal hormonal pouvant déclencher, occasionnellemen, une thermogenèse végétale (Giberneau M, Brabé D, Des fleurs «à sang chaud», Pour la Science, Septembre 2007, p 50-56). L'acide salicylique est connu depuis longtempsr pour son action contre la fièvre. On l'extrayait essentiellement du saule (salix) dont il tire son nom. Dans la lutte contre la fièvre, il est supplanté par d'autres médicaments plus efficaces comme l'aspirine (acide acétylsalicylique, dérivé de l'acide salicylique) ou le paracétamol.
D'autre part, Le travail de la thèse ont montré que la culture de jeunes palmiers dattiers en présence de grignon d'olive contenant certaines bactéries et des champignons, stimule aussi la résistance du palmier dattier au Bayoud. C'est là en plus, une touche environnementale (utiliser un déchet de l'extraction d'huile d'olive).


Titre de la thèse: Etude de l'interaction Palmier dattier-Fusarium oxysporum f.sp.albedinis: Induction des réactions de défense par l'acide salicylique et rôle de quelques microorganismes antagonistes de l'agent pathogène dans le contrôle de la maladi du Bayoud
Résumé de la thèse
La maladie du Bayoud provoquée par Fusarium oxysporum f. sp. albedinis (Foa), constitue la principale maladie qui affecte le palmier dattier dans les régions sud du Maroc. Son expansion a été responsable de la perte de plus des deux tiers d'arbres de palmier dattier. Face à l'impact de cette maladie et de façon à pouvoir la contrôler, deux stratégies ont été adoptées dans le présent travail.
La première a consisté à induire les réactions de défense du palmier dattier par l'acide salicylique (SA). Ce qui a conduit à une réduction significative des taux de mortalité du palmier dattier inoculé par le Foa. Ce résultat a été obtenu en corrélation avec une augmentation marquée de la teneur des composés phénoliques, de H2O2 et du malonyldialdéhyde d'une part et des activités phénylalanine ammonia-lyase et peroxidase d'autre part. En outre, nous avons noté que l'activation, par le SA, de ces composantes de la résistance du palmier dattier, a été plus importante après inoculation de l'agent pathogène. De plus, une nécrose localisée rappelant la nécrose formée lors de l'établissement de la réaction hypersensible (HR), a été formée au niveau du site de l'infection. Elle a été positivement corrélée avec l'accumulation de H2O2 et du malonyldialdéhyde et avec l'établissement de la résistance. Par ailleurs, l'analyse des composés phénoliques par HPLC, a conduit à l'identification des isomères d'acides cafféoylshikimiques présents de manière constitutive dans les racines du palmier dattier. Lorsque ces racines sont traitées par l'acide salicylique et inoculées par le Foa, de nouveaux composés phénoliques identifiés comme des dérivés d'acides hydroxycinnamiques présentant une forte activité antifongique, ont été induits. Leur accumulation serait à l'origine de l'amélioration de la résistance du palmier dattier, obtenue à la suite du traitement par le SA. La révélation, par histochimie, des composés phénoliques dans les tissus racinaires du palmier dattier, a permis de mettre en évidence des flavonoïdes au niveau des parois cellulaires du parenchyme vasculaire du xylème. Ces flavonoïdes ne sont exprimés que dans les racines qui sont à la fois traitées par le SA et inoculées par le pathogène, et seraient à l'origine des altérations cytologiques observées au niveau du mycélium du Foa, dans les électronographies des racines du palmier dattier.
D'autre part, des microorganismes isolés à partir du compost de grignon d'olive et deux bactéries, Bacillus amyloliquefaciens (Ag) et Burkholderia cepacia (Cs), isolées dans la rhizosphère de l'amandier, ont été testés pour leur rôle potentiel dans le contrôle de la maladie du Bayoud. Tous ces microorganismes ont montré un degré significatif d'inhibition de la croissance et de la conidiogénèse du pathogène. Ils agissent en engendrant des altérations morphologiques au niveau du mycélium du Foa et en libérant des molécules antifongiques qui limitent la croissance du pathogène. Lorsqu'on a traité les racines du palmier dattier par, Bacillus amyloliquefaciens (Ag) et Burkholderia cepacia (Cs), la taille de la zone du brunissement développée au niveau du site d'inoculation du Foa, a été réduite annonçant la formation d'une nécrose localisée. Cette amélioration de la résistance a été positivement corrélée avec l'activation de la peroxydase et l'expression de nouveaux isomères de cette enzyme. Cela pourrait renforcer les parois cellulaires de la plante hôte limitant ainsi l'invasion des tissus par le pathogène. En outre, l'effet de ces deux bactéries sur le métabolisme phénolique a été examiné. Nous avons montré que les composés phénoliques synthétisés sont différents selon que les plantes sont infiltrées par le pathogène ou par les bactéries. Le pathogène fait légèrement augmenter les isomères d'acides cafféoylshikimiques, alors que les deux bactéries induisent, de manière modérée, la synthèse de nouveaux composés phénoliques. Ces derniers sont identifiés comme des dérivés d'acides hydroxycinnamiques différents de ceux induits par le SA. Lorsque les racines sont à la fois injectées par le pathogène et les bactéries, la voie des acides cafféoylshikimiques semble entrer en compétition avec celle des acides hydroxycinnamiques, et l'une ou l'autre finit par prendre le dessus engendrant différents degrés de la réaction de défense.
Les résultats obtenus dans ce travail permettent de mettre en évidence une mise en alerte (ou priming) des plantes de palmier dattier suite à leur traitement par l'acide salicylique ou par les bactéries antagonistes du Foa. Ils vont sans doute contribuer à comprendre les réactions de défense du palmier dattier contre son pathogène, et à envisager des nouvelles stratégies de lutte contre la maladie du Bayoud.
Quelques publications du Doctorant dans la liste des publication duLaboratoire de Biotechnologies-Biochimie, Valorisation et Protection des plantes.

Adresse

Faculty of Sciences, Cadi Ayyad University
Marrakech, 40000, Morocco

FORMULAIRE POUR CONTACT

Email: baaziz@uca.ac.ma
Phone: 212524434649 (post 513)
Fax: 212524434669

palmier dattier (Phoenix dactylifera L.). Bayoud