Résistance des plantes au stress . Entretion avec le Journal Le Matin du Sahara et du Maghreb
Interview réalisée par le journal 'Le Matin du Maghreb et du Sahara' avec M. Baaziz concernant le troisième congrès international de de Biochimie et la Réunion spéciale sur la résistance des plantes au stress, tenus à Marrakech (Maroc), 20-24 Avril 2009.
M. Baaziz Cadi Ayyad University, Marrakech, Morocco baaziz@uca.ac.ma |
- La Société Marocaine de Biochimie et Biologie Moléculaire (SMBBM) organise son troisième congrès à Marrakech, du 20 au 25 Avril 2009 ? quel est le thème de ce congrès ? Et quel est intérêt de l'organisation d'un tel événement ?
La
Société Marocaine de Biochimie et Biologie Moléculaire
organise son Troisième congrès international de Biochimie
à Marrakech du 20 au 25 Avril 2009. Nous avons mis l'essentiel
de l'information sur le site de la Société (SMBBM).
Cet événement vient consolider le parcours du rayonnement
scientifique de cette Société savante. Pour rappel les congrès
internationaux précédents ont été organisés
à Marrakech en 2004 et à Agadir en 2006. Ce qui caractérise
le congrès de Marrakech 2009, c'est le fait qu'il est joint à
deux autres manifestations, à savoir la Conférence Spéciale
de l'Union International de Biochimie et Biologie Moléculaire (IUBMB,
www.iubmb.org) et le Sixième
congrès de la Fédération Africaine des Société
de Biochimie et Biologie Moléculaire. Le surplus, c'est aussi l'intérêt porté à la
thématique relative aux mécanismes de résistance
des plantes aux contraintes comme la sécheresse et la salinité.
C'est la première fois dans l'histoire des Sociétés
savantes marocaines que l'Union International de Biochimie et biologie
Moléculaire opte pour le choix du Maroc pour l'organisation de ses manifestations en dehors de l'Europe. C'est l'occasion pour tous les chercheurs marocains d'être au courant des avancées de la recherche scientifique en matière des mécanismes d'adaptation des plantes aux contraintes (stress des plantes) imposés à l'agriculture par les changements climatiques et la sécheresse en particulier.
- Expliquez-nous l'activité de votre organisme ?
La Société Marocaine de Biochimie et Biologie Moléculaire, créée en 1995, a comme mission principale le développement de la recherche scientifique au Maroc, ainsi que la promotion de l'enseignement de Biochimie et de Biologie Moléculaire au Maroc. Pour ne citer que des exemples, l'une de ses actions pertinentes de 2005 et 2006 est l'organisation d'une caravane de Biochimie qui a sillonné une dizaine d'universités au Maroc.
- Pouvez vous nous dresser un bilan des principaux problèmes de l'agriculture marocaine ?
Les principaux problèmes de l'agriculture au Maroc viennent du fait que plus de 90% de ses terres sont sous climat aride et semi-aride. Ceci nous place dans un défi pour développer une agriculture coûteuse en eau qui se fait rare. La céréaliculture est et le maraîcher, sont des exemples. L'autre alternative, plus économique, consiste à développer l'arboriculture et d'autres cultures adaptées au climat aride.
- Quelle solution préconisez-vous afin d'éviter des performances agricoles faibles?
Les solutions sont nombreuses, mais elles doivent prendre en compte la diversification des cultures conjuguée à une politique de gestion de l'eau bien réfléchie. Le Maroc est l'un des pays les plus riche en biodiversité, qu'il faut l'exploiter de façon durable pour trouver des plantes capables de vivre et produire avec des ressources hydriques limitées. Cela fait le champ de la recherche scientifique en général et agronomique en particulier. Même en restant dans les biotechnologies classiques, le Royaume doit continuer à conduire des recherches visant la création de variétés de céréales adaptées à l'aridité. Il ne faut pas perdre d'esprit que pour créer des cultures de demain, il faut faire confiance à la recherche scientifique et il faut commencer maintenant.
-
Qu'est ce qu'en entend par "agriculture en conditions difficiles
" ?
L'agriculture en conditions difficiles est une agriculture conduite dans des conditions
non optimales pour assurer une productivité meilleure. Ces conditions
difficiles consistent souvent dans la rareté de l'eau pour assurer
l'irrigation, une salinité élevée des terres suite
à de mauvais drainages et
- Pouvez-vous nous parler des mécanismes que développent les
plantes pour lutter contre les stress ?
Les plantes sont des êtres vivants qui ne pouvant se déplacer
pour fuir les contraintes, ont développé des mécanismes
de lutte et d'adaptation à tout type de stress. Ces mécanismes
sont à la base d'ordre Moléculaire, puis physiologiques,
morphologiques et de comportement. Pour donner des exemples, beaucoup
de plantes du genre Atriplex,
plantes fourragères, s'adaptent bien aux terres salines où
elles poussent sans aucun problème souvent au bord des oueds. Ces
plantes ont développé un système d'emmagasinage des
sels dans des structures foliaires pour s'en débarrasser par la
suite. Suivant ce mécanisme, elles échappent à l'effet
de la contrainte causée par le sel. Les chercheurs essaient de
comprendre les mécanismes Moléculaires et commencent à
réfléchir sur les moyens de transférer ce mécanisme
de résistance aux sels à d'autres plantes sensibles. Cela
peut être possible grâce au transfert des gènes par
biotechnologies modernes basées sur le DNA recombiné.
- Vous avez précisé dans votre communiqué de presse
que le Maroc doit relever les défis pour assurer sa sécurité
alimentaire. Selon vous, quels sont les mécanismes qui doivent
être mis en place pour atteindre cet objectif ?
Assurer la sécurité alimentaire veut dire d'abord protéger
ce qu'on dispose comme sources alimentaires et ensuite aussi améliorer
certaines et en trouver d'autres. Le Maroc dispose d'une biodiversité
importante par rapport à d'autres pays. Néanmoins, celle-ci
est exposée à plus de risques, vue la position géographique
du Maroc. Ainsi, les ressources halieutiques sur 3500 Km de côtes
marocaines, doivent être protégées des impacts de
la pollution et d'une surexploitation. Améliorer la productivité
des ressources en développant et en créant d'autres variétés.
Une autre voie prometteuse dans la sécurité alimentaire
consiste à redonner plus de valeurs aux espèces végétales
jadis abandonnées et qui peuvent constituer des ressources alimentaires
importantes. On peut donner l'exemple de certaines cactées, comme
le figuier de barbarie. Ce créneau
ne peut être investit sans le développement de la recherche
scientifique.
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